Des petites idées reçues qui font naître les dogmes : l'achat d'un tambour chamanique
- Madeleine Stamm
- 9 juil. 2023
- 6 min de lecture
J'ai écrit cet article en 2018, alors que je commençais à peine à assumer le rôle auquel la vie m'a préparée depuis ma naissance, à travers les expériences de vie, et aussi les mémoires des anciennes. Si vous ne l'avez pas lu et que vous vous posez des questions sur le tambour chamanique, je vous invite à vous arrêter et à prendre le temps de le lire, cela répondra sûrement à certaines de vos interrogations. J'ai modifié l'une ou l'autre tournure de phrase, (ça je ne peux pas m'en empêcher, je trouve toujours quelque chose à améliorer ou modifier). Si vous l'avez déjà lu, je vous invite à aller sur le post suivant, dans lequel je pose un regard plus récent sur la question (mais sans scoop, le point de vue que j'expose ici reste d'actualité, simplement exprimé avec peut être plus de profondeur, de nuances et d'expérience).
Dans ma pratique de chamane, je travaille avec un tambour pour mes soins, un tambour que j'aime comme un ami, comme un frère, une soeur de soin, un allié et un médecin dans l'invisible, à la fois mâle et femelle, ombre et lumière.
Mon tambour a sa propore histoire et visuellement, il est plutôt singulier puisqu'il est en forme de goutte et est constitué d'unc adre non pas de bois mais de fer. Il attire forcément les regards avec ses couleurs vives et sa symbolique alichimique. Et régulièrement revient la même question : "c'est toi qui a fabriqué ton tambour?"
Cette question, la question, qui amène presque aussitôt derrière, l'étonnement, voire la suspicion, parce que quand même, : "un tambour chamanique, c'est teeellement important d'aller faire un stage pour le fabriquer de ses petites mains, tu te rends pas compte, faire naître son tambour, le construrie, le voir prendre vie, tout ça tout ça!!!"
Oui ok, mais après? Bah oui hein, c'est bien connu que toutes les personnes qui ont été fabriquer leur tambour sont d'excellents chamanes...
Alors clairement, ça pour moi, c'est du dogmatisme, du zèle spirituello chamanique en mode moi je sais, moi je fais tout bien comme on m'a dit et tout bien comme les indiens et les chamanes de ouagadoudou font tous...sauf que l'intuition là dedans, elle est où? L'ouverture, la créativité, la bienveillance, la justesse, l'acccueil de ce que la Vie a à nous offrir, tout ça c'est où?
Parce qu'avoir ramassé soi-même le bois qui va le constituer va forcément en faire l'outil parfait? Je me rappelle avoir joué un jour d'un tambour, quand je n'avais pas encore le mien, et avoir été prise d'un malaise. J'ai du changer de tambour, parce que le bois du cadre qui le composait avait été prélevé sur un arbre où l'on avait pendu quelqu'un.
Comme si l'univers n'avait qu'un moyen de créer idéal, une seule voie possible, et le reste c'est forcément classé en dessous hiérarchiquement. On recrée des castes dans la spiritualité pour se rassurer et se donner de l'importance, alors que le pouvoir est ailleurs, dans la maitrise de Soi.
J'anime des ateliers où nous jouons du tambour, où les participant.es tapent sur des tambours pas chers que j'ai acheté sur internet pour pouvoir les prêter à celles et ceux qui n'en ont pas. Je n'ai jamais senti que l'unité, la vibration des coeurs lors de ces cercles, quels qu'aient été les tambours maniés. Peu importe l'outil, c'est ce que l'on en fait, l'intention du coeur, le moteur de ce qui sera crée.
On peut toujours jouer aux indiens, porter des plumes jeûner, fabriquer des tambours et faire des temazcals et des cercles à longueur de temps, sans jamais évoluer dans sa vie, son incarnation présente. D'abord, les indiens d'autrefois que l'on fantasme ici en occident, ne sont plus. Autant leur savoir est inspirant, riche d'enseignement, leur transmission précieuse, autant nous avons à créer nous même dans cette réalité présente, avec le monde invisible et la nature qui nous entoure! Le monde change en permanence, nous sommes des pionniers, venus pour recréer le monde, pas pour vivre dans la nostalgie d'incarnations passées. Et puis quand on se branche vraiment aux indiens de l'époque, à ces vies d'avant, ce n'était pas toujours triste, particulièrement pour nous les femmes! Les indiens vivaient en connexion permanente avec le Grand Esprit, effectivement, ils étaient conscients de l'illusion, du tissage du Reve. Mais justement, c'est avec cette conscience qu'ils jouaient et qu'ils jouaient à la guerre entre eux aussi, avec la joie d'expérimenter ce rêve! Personnellement, et je me fiche de faire grincer des dents, je n'ai aucune nostalgie de ces époques. Les indiens sont autant responsables de ce qu'est devenus le monde que les colons blancs, mais ils le savaient, car nous sommes tous le tissage et nous créons ensemble le rêve dans lequel nous jouons.
Pour revenir au tambour, qui n'est qu'un exemple parmi d'autres des petits dogmes que l'on rencontre sur comment être spirituel et devenir un être super branché et connecté de partout, j'ai eu envie d'écrire pour rassurer toutes les personnes qui se posent des questions sur leur rencontre avec leur tambour et qui doutent, qui lisent ou entendent ça et là les conseils sur ce qu'il faut faire pour avoir un super tambour. Donc voici mes conseils, à suivre comme cela vous chante!
Conseil n°1 : Posez vous la question de ce que vous désirez vraiment et ressentez, écoutez ce qui vous appelle.
Conseil n°2 : Si, pour des raisons financières vous souhaitez investir dans un tambour pas cher, sur le net vous trouverez tout ce qu'il faut avec des sons plutôt sympa. Encore une fois, écoutez-vous, écoutez le son (parfois, vous aurez du son pré-enregistré, c'est pas mal) et vous aurez toujours l'occasion d'en changer un jour si à l'arrivez vous trouvez qu'il n' pas le son de vos rêves. Surtout, ne culpabilisez pas, ne vous comparez pas aux autres. Jouez avec le coeur et laissez votre imagination vous porter en voyage.
Conseil n°3 : L'univers est créatif et nous offre l'abondance par mille et un chemins. Si vous êtes manuel et que vous rêvez d'un stage de fabrication de tambour alors foncez, prenez le temps de ressentir ce qui vous appelle et vous trouverez le lieu et la personne idéale pour vous acccompagner!
Si en revanche vous avez un emploi du temps chargé à ce moment, une vie de famille bien remplie, qu'un stage semble compliqué à organiser mais que vous sentez que le tambour est pour vous et qu'un matin au réveil vous tombiez sur le site d'un.e chamane et qu'un tambour se met à faire battre votre coeur, alors foncez! Il n'y pas de bonne méthode pour s'unier à un tambour. Il y a votre chemin, votre parcours à vous, qui sera toujours le meilleur!
Pour finir, je vais vous raconter l'histoire de ma rencontre avec mon premier tambour, qui n'est que le début d'un chemin plus riche encore.
Mon tambour est né d'abord dans l'invisible, au cours d'une méditation aux tambours, un dimanche après-midi. A peine les premiers rythmes nés, je me suis retrouvée prise dans une vision, entourée d'un paysage nocturne, au coeur d'une forêt. Et alors que j'observais les arbres, m'étonnant d'entendre avec tant d'intensité les bruits des créatures qui l'habitaient, s''est approché un cerf, qui tantôt devanti une biche, puis redeveanit unc erf. Je me suis vue me pencher vsers lui, puis sortir un couteau et l'égorger, pour ensuite lui arracher le coeur. C'était la première fois que je me voyais faire un truc pareil, ça m'a surprise et un peu dégoutée sur le moment, mais quelque chose me disait de ne pas juger et de laisser faire, de voir où cela m'amenait et s'il y avait quelque chose à comprendre. Et j'ai bien fait, puisque j'ai pu voir tout ce sang couler et pénétrer dans la terre, nourrissant une vie tellement dense dans ce sol, c'était comme si la forêt entière, y comprisles racones des arbres, buvaient et absorvaient le liquide. Et puis je me suis vue découper la peau, pour la tendre et m'en faire un tambour, dans lequel je me suis mise à jouer. Puis dès les premires sons, le cerf est réapparu, tantôt cerf en fait, tantôt biche, lumineux, et s'est mis à danser autour de moi. C'était comme si toute la forêt célébrait, dans une symphonie de sons, de hurlements de loups et de grésillements d'insecctes.
Ce moment a été l'un des plus beaux voyages que j'ai fait, je ne l'oublierai jamais. Surtout, mon tambour était né avant même que je le rencontre physiquement.
Par la suite j'ai voulu m'inscrire à uns tage de fabriaction, j'avais même écris le chèque, mais j'ai traîné et tardé à le poster, jusqu'à ce que je tombe sur une photo e que mon coeur tambourine.
J'avais trouvé mon tambour, la peau de mon cerf, ma vibration, mes totems. C'est comme si l'univers avait chuchoté à la chamane chaque geste pour qu'il soit juste parfait pour moi. C'est un peu comme si j'avais été Harry Potteur choisissant sa baguette au magasin d'Ollivander, ce fut magique! D'ailleurs j'aime beaucoup cette scène si puissante que je trouve très juste et je vais conclure ainsi.
Ce n'est pas parce qu'on est un.e sorcière, qu'on sait et qu'on dait tous fabriquer des baguttes...
Magnifique chemin à vous et à vos tambours.

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